En attendant la vague: 1 (Cadre vert) (French Edition) by Gianrico Carofiglio

En attendant la vague: 1 (Cadre vert) (French Edition) by Gianrico Carofiglio

Auteur:Gianrico Carofiglio [Carofiglio, Gianrico]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Seuil
Publié: 2013-05-02T07:00:00+00:00


Dix-huit

Emma sortit du garage à moto, déjà coiffée d’un casque. Un second, pour Roberto, était pendu au guidon.

« J’espère qu’il t’ira », dit-elle.

Roberto l’enfila non sans effort, monta et s’accrocha aux bords de la selle. Il sentit le parfum que dégageaient les cheveux de la jeune femme. La moto démarra.

Emma avait une conduite sûre qui transmettait un sentiment de maîtrise et de tranquillité. Si elle ne roulait pas vite, elle donnait l’impression de pouvoir le faire à tout instant en conservant le contrôle de son engin.

Ils sillonnèrent calmement la ville. À cette vitesse, la moto était presque silencieuse. Elle ondoyait avec fluidité entre les voitures, épousait les courbes des rues et, dans les coins les plus sombres, semblait engloutir la nuit de son phare.

Quand ils étaient immobiles aux feux rouges, Emma prononçait quelques mots que Roberto ne parvenait pas à saisir. Agrippé aux poignées, il regardait sans les reconnaître les rues qui défilaient à ses côtés. Il finit par comprendre qu’ils traversaient le Tibre en laissant les lumières du château Saint-Ange sur leur droite. Ils s’arrêtèrent une dizaine de minutes plus tard, et Roberto sauta à terre, en proie à la sensation qu’il avait roulé à moto pour la première fois. D’une certaine façon, c’était le cas, songea-t-il en balayant les lieux du regard. Ils se trouvaient sur le Janicule.

Devant la fontaine Pauline au doux vacarme, l’air sentait l’herbe coupée et des fleurs inconnues. Peu de voitures. Lumières tamisées et rassurantes au loin. Une petite meute de chiens errants. Avançant sans crainte derrière leur chef, ils se coulèrent dans un petit escalier et furent avalés par la ville scintillante, en contrebas.

À leur vue, Roberto pensa aux heures qu’il avait passées à fumer et à marcher dans la nuit. Aux chiens errants justement, aux mouettes, aux derniers clients sortant des restaurants ouverts tard, aux agents de police, aux carabiniers, aux éboueurs, aux camionnettes chargées des journaux tout juste imprimés, au silence de cette heure où il n’y a vraiment personne, aux premiers joggeurs courant dans le froid et l’obscurité, aux premiers travailleurs, puis aux suivants, au jour, où il est plus difficile de se cacher.

« Je suis banale ? demanda Emma.

– Banale ? Pourquoi ?

– Je ne sais pas. Avoir choisi cet endroit…

– Tu vas avoir du mal à croire ce que je m’apprête à te dire.

– Je t’écoute.

– C’est la deuxième fois que je viens ici.

– Tu as raison, je ne peux pas le croire. Comment est-ce possible ? »

Roberto haussa les épaules. Il y avait des villes, dans le monde, qu’il connaissait bien mieux que Rome même s’il n’y avait vécu que quelques semaines.

« Attends, ce n’est pas fini. Tu sais quoi ?

– Vas-y ! dit-elle comme si elle se prêtait à un jeu réservant mille surprises.

– Je ne suis jamais entré dans le Colisée et je n’ai jamais visité le Forum. En réalité, je n’ai visité presque aucun des monuments de Rome.

– Tu plaisantes ou quoi ?

– Non.

– Ce n’est pas possible ! Les gens affluent du monde



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